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La mutilation génitale féminine -MGF- ou excision englobe toutes les interventions chirurgicales consistant à enlever totalement ou partiellement les organes génitaux externes de la femme ou à leur causer d'autres lésions pour des raisons culturelles et non thérapeutiques.


MGF selon UNICEF

La mutilation génitale féminine/excision (MGF/E) désigne un certain nombre de pratiques consistant à enlever totalement ou partiellement les organes génitaux externes d'une fille.  Entre autres conséquences, les nourrissons, filles et femmes ayant subi une mutilation ou une excision sont exposés à des risques irréversibles pour leur santé.

Il y aurait aujourd'hui en Afrique entre 100 et 130 millions de femmes qui ont subi l'une ou l'autre des MGF/E. Compte tenu des taux de natalité actuels, on peut considérer qu'environ 2 millions de filles chaque année risquent d'être victimes de l'une de ces pratiques. La plupart des filles et des femmes qui l'ont été vivent dans 28 pays d'Afrique, même si certaines vivent en Asie. Par ailleurs, ces pratiques font de plus en plus de victimes en  Europe, en Australie, au Canada et aux États-Unis, essentiellement parmi les immigrantes venues d'Afrique et de l'Asie du Sud-Ouest.
 
La MGF est pratiquée pour des raisons de plusieurs ordres :

Sexuel : contrôler ou réduire la sexualité féminine.

Sociologique : s'agissant, par exemple, d'initier les filles à devenir des femmes, d'assurer leur insertion sociale et de maintenir la cohésion sociale.

Hygiénique et esthétique : quand on considère les organes génitaux féminins comme sales et laids.

Sanitaire : en vertu de la conviction selon laquelle cette pratique favorise la fécondité et la survie de l'enfant.

Religieux : dans la conviction erronée selon laquelle la MGF/E est un impératif religieux.
La MGF/E est surtout pratiquée sur les fillettes et les adolescentes âgées de quatre à 14 ans. Dans certains pays, toutefois, il arrive que les nourrissons de moins d'un an représentent jusqu'à la moitié des cas (44 % en Érythrée et 29 % au Mali, par exemple).

L'opération est généralement pratiquée par les accoucheuses traditionnelles ou les sages-femmes diplômées. La MGF/E est un service très prisé et très bien rémunéré; le statut du praticien dans la communauté et son revenu peuvent être directement liés à l'exécution de cette opération.

La MGF/E est une violation fondamentale des droits des filles. C'est une pratique discriminatoire contraire aux droits à l'égalité des chances, à la santé, au droit de ne pas être exposé à la violence, aux blessures, aux sévices, à la torture et aux traitements cruels, inhumains ou dégradants, au droit à la protection contre les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé, et au droit de faire librement des choix en matière de reproduction. Ces droits sont protégés en droit international.
La MGF/E cause des préjudices irréparables. Elle peut entraîner la mort, si la perte de sang est suffisamment importante pour causer un choc hémorragique; une commotion cérébrale entraînée par la douleur et le traumatisme; ou une septicémie foudroyante.  Elle est systématiquement traumatisante. Beaucoup de filles se trouvent en état de choc provoqué par la violente douleur, le traumatisme psychologique et l'épuisement dû aux hurlements de douleur.

Il y a d'autres conséquences préjudiciables pour la santé, notamment : non-cicatrisation; formation d'abcès; kystes; croissance excessive des tissus cicatriciels; infections urinaires; rapports sexuels douloureux; prédisposition renforcée au VIH/SIDA, à l'hépatite et à d'autres maladies transmissibles par le sang; infections de l'appareil reproducteur; pelvipéritonites; stérilité; règles douloureuses; obstacle urinaire chronique/calculs vésicaux; incontinence urinaire; arrêt de progression du travail; risque accru d'hémorragie et d'infection pendant l'accouchement.

Annie (M.A.A) et Anne, jeune massai engagée lors d'un séminaire de brousse.


Ce que nous croyons

Si la pratique de l’excision des femmes (appelée à tort « circoncision féminine » en anglais) persiste depuis le temps de l’ancienne Egypte (on l’appelle excision pharaonique car on l’a constaté sur quelques momies) ce n’est pas un hasard. Au contraire, c’est le signe qu’elle est ancrée très profondément dans le subconscient des populations africaines et du Moyen Orient et que ces populations sont venues très peu en contact avec d’autres civilisations où les libertés des individus sont plus respectées.

Si les MGF persistent encore à l’heure de l’Internet, de la globalisation et du téléphone mobile, c’est parce que les populations survivant avec moins de 1 $/jour sont encore très nombreuses sur la Terre.

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la carte des pratiques mutilantes coïncide très bien avec celle des pays le moins développés.

Si l’objectif de l’ONU est d’éradiquer les MGF d’ici 2015, nous avons encore beaucoup de chemin à faire... Non seulement les ONG locales et internationales devront continuer sans relâche leurs efforts de conseils et d’information parmi les populations isolées qui la pratiquent, mais également les gouvernements devraient tenir les engagements qu'ils ont pris auprès de l’ONU en signant des conventions sur la protection des enfants et le respect des droits humains. Ces gouvernements devraient enfin appliquer les lois garantissant les Droits de l’Enfant et adapter la législation nationale de façon à protéger les enfants de pratiques néfastes.

La mutilation rituelle dangereuse et parfois mortelle pour les jeunes filles, à un âge où elles veulent s’intégrer dans la société et non pas être rejetées, est une terrible épreuve physique et une pression psychologique qui les obligent à souffrir sans savoir exactement le pourquoi (rite de passage à l’âge adulte, mais pourquoi celui-ci précisement ?)

Indéniablement les MGF sont une torture infligée aux jeunes filles d’environ 28 pays de l’Afrique sub-saharienne. Voici la carte des pays d'Afrique où la pratique de l’excision est encore repandue parmi la population (parfois ne sont que quelques ethnies et non pas la totalité).

Nous suivons une approche très simple et très discrète à la fois. Depuis 3 ans nous élaborons une liste d’arguments à faire valoir auprès des populations autochtones touchées. L’information que nous donnons n’est pas la même auprès des mères Massai, des jeunes filles candidates à l’excision, des jeunes hommes en âge de se marier, auprès des pères ayant des filles ou carrément auprès des femmes exciseuses (accoucheuses traditionnelles). Ce sont des chapitres complémentaires les uns aux autres, mais présentés avec une sensibilité différente selon le public cible.

La première réaction des femmes massai à la fin d’un de nos séminaires d’information, aussi innocente que désarmante, nous a étonnés et encouragés pour la suite. Elles nous ont dit :

- Vous saviez toutes ces choses-là ( les conséquences de l’excision ) et vous venez que maintenant nous les raconter ? Où étiez-vous avant ? Pourquoi avez-vous mis autant de temps pour venir jusqu’à nous ? Nous, nous répétons simplement les gestes que nos mères et grands-mères nous ont montrés. Nous sommes des femmes illettrées et nous pensons que ceci est le lot de toutes les femmes… Pourquoi avez-vous mis tant de temps pour nous parler ?


Pour en savoir plus :

 

Sisyphe- Forum juridique sur les MGF-excision
Women network - Canada
Droits de l'enfant
Prévenir les MGF en Occident
Plaidoyer contre les MGF- MALI
Equality-now, la campagne contre les MGF
Politique des états africains
Sisyphe- Les fillettes massai ont besoin d'aide contre les MGF et le mariage forcé

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